Playing with my grandchildren
makes me forget the troubles of the world.
Nelson Mandela
Que laisse-t-il derrière lui, le père
son amertume vive sous les bras ?
Quelles absences confirme-t-il ?
A la clinique,
la lumière consigne les ombres
série de voiles difformes
sous une chemise immaculée
raie parfaite.
Avec sa carte sénior,
que laisse-t-il à ses enfants,
et aux enfants de ses enfants?
L’écho d’un sourire, peut-être,
l’humilité luttant pour un souffle;
une étreinte à l’aéroport,
une frêle clameur après une insulte,
une question timide au lieu d’une réponse.
Il laisse peut-être un doute,
une confusion trouble,
un effroi dans le noir.
Il laisse peut-être un parfum lancinant
après-rasage,
lame mot,
calme tranchant,
silence emprisonné,
libre réclusion,
poitrine bien ouverte
cœur qui pompe le sang
qui gicle et souille
la mémoire.
Mémoire morcelée.
Que laisse-t-il derrière lui, le père
Avec la nudité?
Avec l’échec?
L’insuffisance?
Mandela, que laissons-nous derrière nous?
“Le Patrimoine du père” translated by Elizabeth Grech and published in Voix Vives, de Méditerranée en Méditerranée, Editions Bruno Doucey, Anthologie Sète 2015